BIEN SÛR QUE C’EST GRAVE !


Si l’on tente de prendre un peu  de recul et d’y voir plus clair à l’issue de cette dizaine de jours où la fameuse « affaire Benalla » a occupé toutes les unes de tous les journaux, on peut d’ores et déjà tirer quelques conclusions, et répondre à quelques questions qui sont posées ici ou là, notamment dans les réseaux sociaux…

Et d’abord, est-ce vraiment grave, où les médias et les partis d’opposition en « rajoutent t’ils » un maximum (celui qui m’a posé la question hier par message se reconnaîtra 😉) : nous sommes devant une situation hallucinante, où l’adjoint du chef de cabinet du Président de la République, se fait reconnaître dans la rue, en train de tabasser des personnes lors d’une manifestation, revêtu de tous les signes et insignes de la police nationale à laquelle il n’appartient pas, armé et en ne bénéficiant d’aucune autorisation. C’est donc effectivement grave…

Ce qui est encore plus grave c’est que le pouvoir, en l’occurrence le Président de la République, a couvert ce comportement en le sanctionnant dans un premier temps de seulement quelques jours de suspension, sans que la justice soit saisie pour un tel délit, comme l’y oblige la loi. Ce qui est grave aussi, c’est qu’en toute connaisssance de cause, un appartement de fonction Quai Branly à été attribué à Benalla dès la fin de sa suspension.

Ce qui est très grave, c’est ce que cette affaire dit de l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron : fonctionnement clanique, protection des proches au mépris de la loi, système de privilèges… Mr le Président de la République n’a visiblement de compte à rendre a personne.

Ce qui est grave enfin, c’est le spectacle d’un ministre de l’Intérieur qui, auditionné à l’Assemblée nationale, met en cause le Préfet de Police et la Présidence de la République, explique qu’il ne sait rien sur rien et n’est pas davantage au courant du reste. Ministre de l’Intérieur… C’est aussi le non-spectacle d’Emmnanuel Macron d’habitude si rouleur de mécaniques, si donneur de leçons auprès de tous (les syndicalistes qui devraient bosser pour s’acheter un costard, les gamins facétieux…), et qui n’a plus rien à dire après avoir tout couvert.

On savait que LREM n’avait rien d’un soi-disant nouveau monde, on l’avait dit avant, c’était tellement évident, on s’attendait à la politique de droite, libérale et injuste… On n’avait prévu ni la lâcheté, ni le mépris des lois. Exemplaires, qu’ils disaient… 😂😂😂

MOI JE RESTE !


Eh bien ! Certes juillet c’est le mois des départs … mais cela ne tracasse habituellement que Bison Futé ! Après Manuel Valls qui a annoncé le sien et son ralliement aux « En Marche » (ah zut ! … mais pourquoi si tard ? ;-)), c’est Benoît Hamon qui nous a fait hier le coup du « je-quitte-le-PS-mais-je-reste-socialiste-et-c’est-pour-aider-les-socialistes« . Les raisons sont bien différentes, l’objectif honorable, mais je t’avoue cher Benoît que je n’ai rien compris à cette argumentation un tout petit peu tirée par les cheveux ! Nous aider de loin sans rester avec nous ? C’est çà ? Décidément trop compliqué pour moi…

Et bien moi je reste ! J’ai soutenu Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche pour l’élection présidentielle, puis lors de la campagne présidentielle elle-même (il semble que, de nos jours, ce type de précision soit nécessaire). Je l’ai fait par conviction, et parce que je pensais  – et je pense toujours –  que son projet était le plus novateur, le plus intelligent, le plus structuré et le plus visionnaire. Parce qu’il était le seul à prendre à bras le corps toutes les mutations, toutes les transitions que nous vivons déjà, et leurs conséquences profondes déjà visibles et qui vont s’amplifier. Et même si le revenu universel a probablement était mal expliqué, il est frappant que les plus grands économistes et les plus grands chefs d’entreprise (Bill Gates, excusez du peu) se soient exprimés pour dire que les solutions de ce type vont s’imposer pour éviter une pauvreté massive. Bref, je crois que Benoît Hamon n’est pas un « jeune vieillard » (pour reprendre l’expression aigrie de certain ancien camarade) mais un homme en avance, et qui a de l’avenir.

Néanmoins, je pense aussi que quitter le PS aujourd’hui n’est pas la bonne méthode ni la meilleure chose à faire :

  • d’abord parce que le PS est dans les pires difficultés politiques qu’il ait jamais connues : quitte à passer pour un sentimental, on ne lâche pas la famille quand elle est au plus mal. Moribond le PS ? Je n’en sais rien à ce stade. Mais quand bien même, raison de plus.
  • ensuite parce ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui, ce sont des repères. Des repères clairs idéologiquement. La séquence Macron de la présidentielle et des législatives n’est pas une victoire idéologique du nouveau Président de la République. C’est la défaite en rase campagne, la raclée à des socialistes qui ont été incapables ces dernières années de se tenir à une ligne claire, et qui surtout se sont éloignés (pour ne pas dire plus) de la ligne qu’ils avaient annoncée en 2012 et qui avait généré un immense espoir. Balayés les socialistes ? Normal. Cela me fait mal de l’écrire, mais c’est logique. Par conséquent, quitter le PS aujourd’hui pour aller fonder un nouveau mouvement, c’est ajouter la confusion à la confusion.
  • enfin parce que, outre le fait d’ajouter la confusion à la confusion, c’est considérer que le PS est mort. C’est ce que Manuel Valls et ses amis appellent de leur voeux depuis longtemps. Ne leur donnons pas cette victoire. Je ne crois pas que le PS soit mort. Je crois que le PS d’aujourd’hui est mort. Mais nul ne me fera croire qu’entre Mélenchon et Macron il n’y a rien. Benoît souhaite refonder, fédérer, réorganiser la gauche. C’est honorable et hautement nécessaire. Mais le PS de demain peut redevenir le pivot de ce nouveau rassemblement. A condition bien sûr de se renouveler de fond en comble, hommes et idées et de refaire enfin de la politique, donner une vision, éclairer l’avenir. Cette tâche là il faut la mener en interne. Peut-être échouerons-nous. Mais retroussons nos manches plutôt que claquer la porte. Je comprends l’aspiration de beaucoup, l’impatience même, alors que le nouveau gouvernement fait déjà marche arrière sur ses promesses au bout de quelques jours, et s’affirme par ailleurs chaque jour davantage comme définitivement à droite. Rien n’est écrit d’avance en politique. Il y a un immense espace pour nos idées, nos valeurs. SAISISSONS-LE, NOUS SOCIALISTES !!

 

MACRON sans hésiter !


240_F_91750342_BCZJASn9kB9u3Wwx8d9jhNQb1mgPAT7C.jpgA l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, Le Pen réalise un score de 24% à Lomme. Près d’un quart des électeurs de notre ville. Mélenchon 25%, un quart. Forcément je vous connais, je vous côtoie, je vous rencontre, je vous salue…

A vous qui avez voté FN : je ne comprends pas. Que vous puissiez à ce point accepter de vous « faire avoir ». Que vous puissiez sincèrement penser que le FN peut améliorer votre quotidien. Que vous considériez que Le Pen a la stature d’une femme d’Etat. Que vous ne voyiez pas le danger. C’était clair hier soir lors du débat. Sur la forme : agressivité, arrogance, sourire forcé. Sur le fond : rien. Ou plutôt si : des dénonciations des autres, des critiques des autres, des approximations, des erreurs, une grande méconnaissance des dossiers, notamment ceux qu’elle est censée maîtriser (Euro…). Et puis des slogans. A profusion : rendre l’argent aux Français, redonner de la fierté, tout renverser… OK. Mais une fois qu’on a dit cela… cela peut éventuellement rassurer, faire plaisir aux oreilles… mais quoi de concret ? Rien. Vraiment rien. Une politique économique et monétaire que Le Pen a eu bien du mal à expliquer elle-même (revoir son explication laborieuse de la coexistence Euro/Franc) ; des propositions proches du ridicule sur le terrorisme (rien sur l’action de la police et des services de renseignements… on sait juste que « les douaniers vont arrêter les terroristes« ). Et le sempiternel topo immigration-chômage-identité que papa faisait déjà tourner dans les années soixante-dix.

Mais l’essentiel n’est pas là. Il n’est même pas dans l’étude détaillée du programme du FN (faites l’expérience de ne pas vous limiter aux slogans, et aller le lire). Cette étude suffirait pourtant à vous convaincre de la catastrophe économique et sociale dans laquelle nous serions irrémédiablement plongés. Non l’essentiel c’est autre chose. C’est le basculement que représenterait l’élection de Le Pen. Benoît Hamon rappelait il y a quelques jours une vérité historique : « Lorsque l’extrême-droite prend le pouvoir par les urnes, elle ne le rend jamais par les urnes« . Ce n’est pas un propos d’opposant politique. C’est juste factuel. Facile à vérifier. Un coup d’oeil rapide dans les livres d’histoire. Vous en avez assez des solutions qui n’ont jamais marché contre le chômage ? Moi aussi. Vous ne supportez plus les promesses non tenues ? Et moi donc ! Mais croyez-vous vraiment, vraiment, que cela vaille de tenter le saut dans le vide ? Pas le vide de sens… Lorsque l’incendie aura pris, alors… personne, pas même vous, ne sera protégé.

A vous qui avez voté pour la France Insoumise. Vous connaissez mes convictions, je ne les ai jamais dissimulées, et je n’ai jamais hésité à prendre clairement parti. Je suis de gauche, et j’ai soutenu Hamon avec force et conviction. Je ne suis pas d’accord avec l’idée développée par certains d’entre-vous, qui refusent de choisir entre « la patrie et la finance ». Je pense que vous vous trompez, parce que ce n’est pas cela le choix auquel les français sont confrontés pour le second tour. Vous faites comme si vous aviez à choisir entre deux programmes que vous rejetez. Moi non plus je ne me retrouve pas dans ces deux programmes. Mais le choix, le vrai choix, le seul choix, il est entre la démocratie et l’aventure d’extrême-droite ! Je sais votre révolte et je la respecte. Mais êtes-vous vraiment prêts à participer à ce risque, en vous abstenant ou en votant nul, à générer la catastrophe ? Ne vous trompez pas de choix, si vous voulez pouvoir encore choisir, demain.

Dimanche je voterai Macron. Par responsabilité, devant mes concitoyens, mes enfants, nos enfants à tous. Pour mon pays. Pour mes valeurs et pour la démocratie.

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POURQUOI HAMON ?


soutien-bhD’abord un premier constat : cette primaire (qu’on y soit opposé ou non et cette question est désormais très loin derrière nous) permet au moins une saine confrontation sur ce que nous proposons aux Français, mais surtout sur la vision de la société que développe chacun des candidats. Inutile de vous dire que j’ai étudié très attentivement les projets des quatre candidats socialistes, avant de faire mon choix en toute conscience, en toute conviction, et en toute liberté. Cette primaire n’est ni un combat de coqs, ni une course de chars, et chaque candidat est homme de qualité.

Alors pourquoi Benoît Hamon ? Impossible de détailler ici la totalité de ses propositions sur tous les sujets. Pour cela je vous renvoie bien volontiers à son site de campagne et vous engage à le consulter, ne serait-ce que par curiosité : Benoît Hamon 2017

Je vois dans son projet deux atouts, deux axes majeurs, qu’il est absolument le seul à développer en même temps : d’abord une volonté forte de rénover nos pratiques politiques ; ensuite une prise en compte fondamentale de l’évolution de notre société à court, moyen et long terme. L’ensemble lui permet de développer une vraie vision globale et prospective, argumentée et structurée. Je pense sincèrement qu’il est le seul à le faire.

RENOVER NOS PRATIQUES POLITIQUES : il ne s’agit pas ici de dépoussiérer une Vème République à bout de souffle, mais bien de passer à autre chose, à une nouvelle république qui intègre les évolutions majeures de ces dernières années, à commencer par l’émergence du citoyen-acteur. Démocratie participative, concertations… même si ces concepts ont parfois du mal à se structurer et même à exister, ils ont le mérite d’avoir posé depuis quelques années la question de la place de ce citoyen. Et ce dernier, à juste titre, à de plus en plus envie de peser comme un véritable acteur. Benoît Hamon nous propose cette nouvelle société où le vote blanc (qui est un véritable acte civique) sera reconnu et comptabilisé, où le Sénat ne sera pas supprimé mais comptera un collège de citoyens, où 1% du corps électoral (c’est-à-dire très peu) pourra imposer l’examen au Parlement d’une proposition de loi, où les mandats seront limités dans le temps, où la proportionnelle sera introduite aux élections législatives, où les Français pourront écrire des amendements citoyens à la loi

C’est une petite révolution. Ah… bien sûr… cela ne peut pas plaire à tout le monde, les gardiens du temple politique y verront une attaque en légitimité, çà bouscule, ça fait grincer. Tant mieux. On ne peut pas à la fois parler en permanence de proximité avec nos concitoyens… et  vouloir surtout que rien ne change. Benoît Hamon nous propose là une bouffée d’air démocratique. Notre république en a besoin, avant d’étouffer sous le conformisme ambiant.

PRENDRE EN COMPTE LES MUTATIONS EN COURS : J’ai lancé à Lomme le vaste programme « Lomme en transitionS » qui entend décliner de manière transversale dans la ville l’anticipation et la mise en place des mutations que nous vivons : écologique et environnementale, emploi et économie, numérique, et éducation (lire à ce sujet « La transition fulgurante » de Pierre Giorgini). C’est dire à quel point je me retrouve dans le projet de social-écologie de Benoît Hamon, à travers la valorisation de l’agriculture de proximité, mais aussi des nouvelles formes d’entreprenariat (coopératives…), de l’économie sociale et solidaire, du travail indépendant (qui ne signifie pas « ubérisation »). Et puisqu’on parle d’entreprises, c’est aussi l’analyse et la publication des activités des entreprises et de leurs filiales afin qu’aucune ne puisse continuer à organiser son évasion fiscale ! Il y a là des milliards à récupérer !  Voilà une vision claire du monde tel qu’il est… et surtout tel qu’il devient.

Et puis, bien entendu, cette idée de Revenu Universel d’Existence, que Benoît Hamon a réussi à placer au coeur des débats, et qui mérite mieux, beaucoup mieux que la condescendance un peu méprisante affichée par certains qui n’ont peut-être pas pris la mesure de ce qu’elle signifie sur le fond.

Cette idée part du simple constat que le travail va être profondément impacté par la robotisation à très court terme. Le nier, ou affirmer que c’est pessimiste revient tout simplement à se voiler la face, à ne pas tenir compte des études les plus sérieuses publiées sur le sujet, et notamment récemment par l’OCDE, qui indique que 2,4 millions d’emplois seront détruits par l’automatisation en France. Je m’étonne d’ailleurs d’une telle levée de boucliers aujourd’hui… alors que les mêmes propositions faites il y a un an par d’autres experts ne suscitaient aucune réaction 😉

Le Revenu Universel d’Existence est une évidente réponse structurée à ces futures destructions d’emploi, il est financé, pensé, entend aussi répondre très vite au développement de la précarité… et il s’appuie surtout sur une analyse assumée et intelligente des mutations que nous vivons, afin de les maîtriser si nous ne voulons pas les subir.

Je pourrais écrire ici bien des pages sur ce qui a motivé mon choix.

Je dirai juste que Benoît Hamon nous propose un vrai projet de gauche qui s’appuie sur des valeurs fortes, une vision claire de l’avenir, des réponses combatives et novatrices. C’est ce que nous réclamions et attendions, non ? 😉

RESTER AU PS !


En campagne en 2012...

En campagne en 2012…

Rester au PS malgré tout… Depuis hier, depuis que le 1er Ministre a « engagé la responsabilité du gouvernement« , c’est-à-dire utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la loi travail sans vote sous couvert du rejet de la motion de censure à venir, depuis hier donc les militants socialistes s’expriment sans réserve. Jamais le PS n’a fait face à une telle situation interne, malgré une histoire riche en oppositions et en déchirements : cartes déchirées, stupéfaction, soupirs, larmes… Les réseaux sociaux croulent. Des permanences d’élu(e)s (Bernard Roman, Anne-Lise Dufour Tonini…), des sièges de sections locales (Armentières, Lyon…) sont souillés, et ce n’est pas pardonnable. Mais on peut expliquer, et même comprendre tous ceux qui se disent que, décidément, ce n’est pas pour ces méthodes, ces valeurs, ce fonctionnement, ce projet, ce programme… qu’ils ont voté en 2012 ; que depuis cette date la trajectoire du gouvernement s’est perdue dans un virage qu’ils n’avaient pas sollicitée ; que leurs espoirs étaient placés ailleurs, autrement ; qu’ils se sentent lésés et, pour beaucoup, trahis. Le gouvernement fait valoir que le débat parlementaire aurait été bloqué, obstrué, par quelques dizaines de députés indisciplinés ne représentant pas grand chose. Soit, ceux qu’on appelle les « frondeurs » sont une quarantaine… Mais ils avaient fait avancer le débat, et à grand pas.

Ainsi  pour les filiales française des groupes internationaux, le gouvernement a finalement accepté que ce soit le chiffre d’affaires mondial qui soit pris en compte pour apprécier la situation économique de la branche française, alors que le patronat réclamait que le périmètre soit réduit à la seule France. Une entreprise pourra, en cas d’appel d’offres, imposer un temps de travail spécifique et une nouvelle organisation du travail. En revanche, elle ne pourra pas modifier le salaire mensuel… mais les salariés récalcitrants pourront faire l’objet d’un licenciement individuel pour motif économique.

Mais, mais… le gouvernement a décidé de préserver l’esprit si contesté du texte, et notamment le fameux article 2 qui prévoit que les accords d’entreprise sur le temps de travail prévalent sur les accords de branche. Décidé aussi ne pas froisser davantage le Medef qui faisait les gros yeux, en ne surtaxant pas les CDD, c’est-à-dire la précarité et tout ce qu’elle entraîne dans la vie quotidienne des salariés. Je pourrais continuer…

Bref, le texte évoluait, évoluait trop. On a donc clos le débat, en faisant mine de croire que l’opposition était seulement celle de quarante députés, alors qu’elle gronde chaque jour dans la rue.

Alors… alors il n’y a plus que deux solutions pour ceux qui, comme moi, ont l’intention ferme de continuer à se battre pour leurs valeurs, défendues depuis toujours. Quitter notre parti, c’est le choix déjà annoncé par certains et certaines, ou tout faire pour le changer, le renforcer, le réaffirmer, le solidifier, le faire revenir aux base, à son histoire ! Pas de nostalgie ni de passéisme : les évolutions du code du travail sont nécessaires parce que le monde du travail évolue, et à une vitesse folle ! Elles sont nécessaires parce qu’on ne connaît pas aujourd’hui la moitié des métiers qui vont apparaître dans les cinq ou six ans qui viennent ! elles sont nécessaires parce qu’internet et tout le reste bouleversent, renversent les codes et les pratiques que nous connaissons ! Mais ces évolutions nécessaires doivent se faire, pour les socialistes, en respectant les salariés, les travailleurs d’aujourd’hui et de demain, en les protégeant dans un monde qui les fragilise, en les accompagnant là où l’individualisme triomphe ! C’est cela être socialiste !

Quitter le parti, c’est laisser le champ libre à tous ceux qui veulent en faire autre chose, en leur laissant affirmer que nous serions ringards, passéistes, pas modernes.

Comme si la solidarité était une notion à jeter aux orties, un concept d’hier !

Je reste au Parti Socialiste, parce que c’est mon parti, parce qu’il a toujours représenté mes espoirs, mes aspirations, mes idéaux.

Je reste au Parti Socialiste parce que je ne peux pas me résoudre, malgré la déception et l’amertume, à la politique qui est menée, que je veux continuer le combat et qu’il doit être mené aussi de l’intérieur. Je reste au Parti Socialiste parce que le programme des Juppé, Sarkozy, Le Pen et les autres s’appuie sur une vision de la société et de l’économie que je déteste.

Je reste au Parti Socialiste et je me dis que, dans un idéal qui fera sûrement sourire ou rire aux éclats, nous devrions enrôler à nos côtés, dans ce parti, toutes celles et tous ceux qui partagent nos envies, nos valeurs… et qui gardent ne serait ce qu’un tout petit peu d’espoir.

Baisser les bras serait baisser les armes …

J’ai signé des deux mains !


6346555-9571972« Quel que soit l’être de chair et de sang qui vient à la vie, s’il a figure d’homme il porte en lui le droit humain » : si cette citation de Jaurès figure en permanence dans la colonne de gauche de ce blog, c’est qu’elle fonde finalement tout mon engagement, depuis des décennies maintenant, au sein du Parti socialiste auquel j’ai adhéré en mars 1986. Les droits humains… c’est-à-dire ceux qui sont inhérents à l’homme, qu’on ne peut lui ôter, dont on ne peut le priver, qui lui sont propres et pour toujours. Les droits humains ont d’abord été une conquête morale avant d’être officiellement et internationalement reconnus. Et quels sont-ils ? Oh… pardon d’être rabat-joie dans l’ambiance actuelle, et désolé de rappeler qu’ils constituent une base morale et éthique que la société considère nécessaire de respecter pour protéger la dignité des personnes. Des bêtises : droit d’être traité dignement, d’être respecté… Des éléments qui ont trait au travail, et qu’on trouve par exemple dans les articles 23 et 24 de la la déclaration universelle des droits de l’homme, qui rappellent ceci : « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ; toute personne a droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal ; quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale ; toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques« 

Et c’est au nom de ces droits humains que toutes les conquêtes sociales ont été obtenues, la plupart du temps après de rudes combats : le décret du 2 mars 1848 qui limite la durée de travail journalière des adultes à 10 heures, la loi du 25 mai 1864 qui établit le droit de grève, le droit syndical en 1884, la durée maximum de travail limitée à 10 heures pour tous y compris les enfants en 1910… et puis, et puis bien sûr le Front populaire, les congés payés, la semaine de 40  heures, les conventions collectives, le SMIG (futur SMIC) en 1950, la 3ème semaine de congés payés en 1956, la 4ème avec De Gaulle, la 5ème avec Pierre Mauroy en 1982, et puis Martine Aubry en 1998 et 2000 avec les 35 heures, la CMU… et j’en oublie sûrement.

Et puis il y a bien sûr tout ce contre quoi je me suis battu avec tous mes camarades socialistes pendant des années (oui… à l’époque nous étions tous d’accord) : la limitation ou le contournement du droit syndical, l’idéologie libérale du toujours plus, la volonté de démonter le code du travail , d’allonger la durée du travail, de limiter la protection des travailleurs, des ouvriers… en gros tout ce qui fonde aujourd’hui, hélas, le projet de loi El Khomry ! Je suis révulsé à l’idée que c’est un gouvernement socialiste qui propose de faire travailler les apprentis mineurs jusque 10 heures par jour, c’est-à-dire de retourner en 1910 ; qu’on prévoit de limiter le pouvoir d’appréciation des juges sur les licenciements économiques ; qu’on envisage de limiter drastiquement les indemnités en cas de licenciement abusif (les salariés deviendront ainsi une simple variable d’ajustement des profits, et le licenciement abusif une méthode même plus sanctionnée), qu’on triture les textes pour faciliter les licenciements et revenir sur les 35 heures etc… etc… hélas encore.

Et puis il y a cette tentative de culpabilisation à l’encontre de tous ceux  – très très très nombreux dans ce pays et c’est une excellente chose – qui s’opposent avec force à ce projet de loi : nous serions à côté de la plaque, nous ne comprendrions pas que face à un monde qui bouge à une vitesse folle il faut accompagner le mouvement, que la modernité ne peut pas s’embarrasser de l’attachement à de vieux concepts dépassés… Vieux concepts dépassés ? Dépassée l’idée que plus que jamais, dans un monde où triomphe l’idéologie libérale, les salariés ont besoin d’être protégés, et même peut-être plus qu’avant ? Dépassée l’idée que les salariés sont ceux qui font vivre les entreprises ? Dépassée l’idée que la notion de conquête sociale à fait avancer le monde du travail ? Dépassée l’idée que les salariés les plus faibles, les plus fragiles, ne sont pas destinés à devenir la chair à canon de la bataille libérale que se livrent les grands groupes ? Dépassée l’idée que l’ambition pour le peuple passe par la défense du peuple ? Dépassé l’idée selon laquelle les parlementaires ne sont pas des marionnettes, qu’il sont le droit de débattre d’un texte sans qu’on leur explique qu’ils devront subir un passage en force si par malheur ledit texte ne leur plaisait pas ? OK… alors je suis extrêmement dépassé. Mais je le resterai. Mais qu’est-il arrivé à tous ces camarades qui nous ont rebattu les oreilles pendant des années avec des slogans comme « la parole aux militants » ou « retour à la base », et qui aujourd’hui se sentent « rassurés » par la lecture du texte d’El Khomry, et préfèreraient de pas s’exprimer de manière trop claire en raison d’un impératif besoin de solidarité avec le gouvernement. Solidarité : c’est-à-dire accord, empathie, défense ? Dans un passé récent, ils auraient hurlé avec nous dans la rue, et aux premiers rangs s’il vous plaît… si tout cela avait été proposé par la droite, comme elle aurait pu le faire (ré-écoutons l’interview de Copé sur France Inter il y a quelques jours, qui ne disait pas autre chose). J’ai parfois du mal à comprendre, ou à trop bien comprendre.

Voilà pourquoi j’ai signé ce texte, des deux mains : http://sortirdelimpasse.fr/2016/02/23/sdfggsdfg/

 

 

Jean-Yves MEREAU nous remet les idées en place !


Le Nord dans l'âme

Jean-Yves Méreau « Le Nord dans l’âme »

Qui connaît Jean-Yves Méreau, figure régionale du journalisme, vingt-cinq années à la Voix du Nord, féru d’histoire et de patrimoine… connaît aussi sa fougue, sa sincérité et la passion qu’il met dans ce qu’il mène !

Après nous avoir gratifié en 2013 d’un vrai et brillant plaidoyer pour une place officielle et légale de l’athéisme (chez le même éditeur L’Harmattan), il nous offre ici un véritable « coup de gueule », regrettant que la gauche ait ici abandonné l’idée du régionalisme, dans cette grande région du Nord-Ouest forte d’une histoire riche, de langues, de traditions, d’architectures… Comme toujours avec Jean-Yves Méreau, le propos est lui aussi très riche, argumenté, cultivé, et enlevé. Quitte à faire ressurgir quelques vérités si bonnes à rappeler : que notre Nord – Pas-de-Calais est une région française « de fraîche date » (comme dirait…) puisque dernière à être passée sous férule royale, et pour tout dire dernière colonisée par Louis XIV ; qu’avant cela nous avons dépendu tantôt des Flamands, des Bourguignons, de quelques évêques, des Anglais, des Espagnols. Faut-il rappeler qu’à Lomme notre géante, Anne Delavaux, a gagné sa notoriété en se battant dans l’armée espagnole contre ceux qu’elle appelait « ces chiens de Français » qui entendaient nous envahir et nous coloniser (et ils ont réussi) ? Elle était tellement motivée pour cela qu’elle s’était déguisée en homme afin d’intégrer les rangs des combattants ! Mazette, nous ne sommes donc pas Français de souche depuis le moyen-âge 😉  !

Mais ce que rappelle aussi Jean-Yves Méreau, c’est l’incroyable, l’incomparable apport de notre région au développement économique de la France ; c’est un constat sévère sur « les inaudibles langues« , « un patrimoine martyr« , un « impossible signe de ralliement« , ou encore des « traditions en perdition« … mais c’est aussi la vraie conviction magnifiquement portée, que régionalisme et nationalisme n’ont rien à voir, que régionalisme et République n’ont rien d’incompatible, et qu’identité n’est pas synonyme d’identitaire. Un livre qui remet les idées en place !

Le Nord dans l’âme  Jean-Yves Méreau – Ed. L’Harmattan – 231 pages – 22€

Stabilité et mouvement pour 2016 !


Nous sortons toutes et tous de l’année 2015 comme assommés parce que nous avons vécu. Assommé par tant de violence et de tristesse, assommés par tant de larmes et d’angoisse. 2015 nous a fait plonger dans ce que les hommes peuvent offrir de plus affreux à leur contemporain, dans la face la plus sombre qu’ils sont capables de montrer, et les actes les plus abjects qu’il sont capables de commettre. 20125 a mis le doigt, et braqué le projecteur sur l’instabilité à tous les niveaux. Au niveau international avec un terrorisme désormais très organisé, qui ne cesse de frapper, et entend déséquilibrer nos démocraties pour imposer un ordre immonde basé sur des valeurs insupportables ; au niveau planétaire, puisqu’il faudrait désormais une bonne dose d’optimisme et d’aveuglement pour se dire « climatosceptique » ; au niveau national et politique aussi, où tous les repères semblent rebattus comme dans un vaste jeu de cartes, dans un contexte de rejet global dont nous reparlerons.

Alors que souhaiter pour 2016 ? Tout simplement je crois, à chacun et à chacune d’entre-vous, l’inverse exact de ce que nous venons de vivre : à la fois une belle stabilité rassurante… mais aussi un vrai mouvement, celui qui fait progresser ! Stabilité dans tout ce que vous avez construit et que vous souhaitez préserver, professionnellement, affectivement, personnellement. Et le mouvement aussi, celui qui vous sortira des ornières, qui vous fera avancer, qui rendra possible vos espoirs, qui éclairera l’avenir. Le tout sur un bon socle de santé indispensable.

Bonne et belle années à vous et tous ceux qui vous sont chers !

JE VOTERAI XAVIER BERTRAND DIMANCHE. HELAS.


project_191_image_frLa décision prise dimanche soir par Pierre de Saintignon  – retirer la liste qu’il menait du second tour des régionales  – fait partie de celles qui sont les plus difficiles à prendre dans une vie politique. Pierre l’a fait avec un sens immense des responsabilités et même, je le dis, avec courage. Les commentaires des uns et des autres fleurissent sur les réseaux sociaux et dans la presse, émis parfois par ceux qui découvrent le 7 décembre qu’il y a eu une campagne électorale et qu’on aurait aimé voir à nos côtés pour la mener. Pourtant la décision de PDS est légitime… parce qu’elle est un aboutissement, après une succession de faits, et qu’il a tout fait, absolument tout, pour éviter d’en arriver là.

  1. Le retrait est une option qui n’a jamais été envisagée, jusqu’au dernier moment : faut-il rappeler que certains appelaient à la fusion des listes avec la droite avant même le premier tour ? faut-il rappeler comment PDS a immédiatement rejeté cette option ? PDS a passé des semaines et des semaines à tenter de bâtir une liste d’union de la gauche pour le premier tour. Autant on peut comprendre que certains partenaires traditionnels (PC, EELV notamment) repoussent la politique gouvernementale actuelle, autant il est incompréhensible que cela serve de prétexte à la prise de risque de voir Marine Le Pen en position de l’emporter. La tête de liste EELV Sandrine Rousseau a t’elle découvert au début de la campagne qu’elle n’était pas bien dans sa peau de vice-présidente de la région, gouvernant avec les socialistes ? Si PDS ne s’était heurté à un refus permanent, malgré des efforts répétés et répétés, la liste d’union de la gauche aurait bénéficié d’une vraie dynamique. Une triangulaire était alors envisageable… sauf que : la liste FN caracole a plus de 22% devant celle de PDS, isolé sans le soutien des autres partis de gauche.
  2. L’impossible union : jusqu’au tout dernier moment, avant l’annonce des résultats, PDS a tenté de réunir la gauche. Fabien Roussel et Sandrine Rousseau (PC et Verts) ont été invités à prendre la parole ensemble, avec PDS, à 20h00. Vous les avez vus ? Moi non… et c’est pitoyable. PDS a alors lancé un appel à tous les démocrates, à tous ceux qui se reconnaissent dans des valeurs communes, au-delà de la notion de places dans une liste. Xavier Bertrand, fidèle à la ligne Sarkozy, a immédiatement indiqué à la télévision qu’il n’en était pas question, claquant la porte. Pas même une prise de contact, le début d’un dialoque…
  3. L’assurance de Le Pen, ou la possibilité de Bertrand : Pierre de Saintignon n’avait plus alors que deux options à sa portée. Soit maintenir sa liste, et compte-tenu de l’écart de voix et de la configuration en triangulaire, assurer de manière absolue et certaine la victoire de Marine Le Pen. Assurer son élection et celle de quelques autres socialistes, mais Le Pen à coup sûr. Soit se retirer, afin qu’un simple duel permettent éventuellement à Xavier Bertrand de l’emporter, avec les voix de gauche. C’est l’option qu’il a choisie, en responsabilité et je le redis, courageusement.  Ah… bien sûr que nous avons mal à la gauche, bien sûr que la perspective de n’avoir aucun élu de gauche dans la prochaine assemblée régionale nous révolte ! Mais je suis scandalisé de lire dans la presse ou sur les réseaus sociaux que Pierre de Saintignon aurait lâché la gauche, déserté et que sais-je encore !!! J’ai même lu sous la plume d’un communiste que PDS aurait dû se maintenir et qu’alors le PC aurait été à ses côtés ! A tous ceux-là, à tous ceux qui pensent que la certitude de voir Le Pen élue n’était qu’un risque, à tous ceux qui sont prêts à continuer à jouer avec le feu : vous vous trompez ! Je voterai Xavier Bertrand dimanche. Pas pour lui, évidemment, ni pour ses idées, ni pour son programme. Pour éviter de jeter ma région, puis mon pays, dans une aventure aux dangers immenses. Citez moi un régime d’extrême-droite dans l’histoire qui ait apporté autre chose que le chaos. Un seul… « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser »  – Françoise Giroud

Une volonté, un chemin


Pierre DE SAINTIGNON s’est déclaré pour conduire une liste de rassemblement la plus large possible et pour présider demain aux destinées de notre Région.
Cette déclaration témoigne de l’engagement et de la volonté que nous lui connaissons bien et qui sont sa marque de fabrique.
Maires de HELLEMMES et de LOMME, communes associées à LILLE,  nous travaillons avec Pierre depuis plusieurs années et nous apprécions ses qualités, son sens du collectif et sa rigueur au service de nos concitoyens.
Dans un moment délicat pour notre pays, notre région et nos communes, où notre société est ballotée et en absence de repères, où les individualismes l’emportent sur le vivre ensemble, cette candidature prend un sens bien particulier.
Cette candidature témoigne que là où il y a une volonté, il y a un  chemin.
Pierre DE SAINTIGNON a choisi de s’engager sur ce chemin avec comme seule idée, une Région plus innovante, plus solidaire, plus forte.
Ce chemin, nous le suivrons à ses côtés, au service des nos concitoyens et de nos idées de justice et de progrès !
 
Frédéric MARCHAND                                                                  
Roger VICOT